Depuis le lundi 21 avril, les autorités américaines étudient les options pour mettre fin au monopole de Google. BDM fait le point sur cette démarche inédite.
Vente de Google : Vers une cession historique de Chrome ?
Le géant de la tech pourrait-il bientôt être contraint de céder l’un de ses actifs les plus emblématiques ? Depuis 2020, Google fait l’objet d’une procédure antitrust historique lancée par le ministère américain de la Justice (DOJ). L’issue de cette affaire pourrait bien passer par une vente de Google Chrome, un scénario qui, s’il se confirme, bouleverserait l’écosystème numérique mondial.
Pourquoi parle-t-on de la vente de Google Chrome ?
À l’été 2024, le juge fédéral Amit Mehta a estimé que Google est en situation de monopole, en raison de pratiques anticoncurrentielles répétées. Cette décision, issue d’un procès mené à l’automne 2023, repose sur plusieurs accusations clés :
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Des accords exclusifs avec Apple ou Mozilla pour imposer Google comme moteur de recherche par défaut (source),
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L’usage d’Android pour imposer ses services comme Google Search ou Gemini,
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Une collecte massive des données utilisateurs renforçant sa domination,
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Des pratiques qui entravent la concurrence et l’innovation dans le domaine de la recherche en ligne.
Quels services de Google sont menacés ?
Le DOJ envisage plusieurs solutions pour limiter l’influence de Google. Parmi elles :
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Le partage des données de recherche avec des concurrents comme Bing ou DuckDuckGo.
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La vente de Google Chrome, qui détient plus de 60 % de part de marché mondial en 2025 selon StatCounter.
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La limitation des passerelles entre Android et les autres services de Google.
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Un encadrement strict des accords contractuels avec des partenaires tiers.
L’enjeu : la position centrale de Chrome
Le navigateur Chrome est aujourd’hui un pivot stratégique pour l’écosystème Google. Il est non seulement une porte d’entrée vers ses autres services, mais aussi un outil clé pour la publicité ciblée, via la collecte de données de navigation.
Combien vaudrait Google Chrome en cas de vente ?
Difficile de fixer un prix pour un tel actif. Toutefois, Mandeep Singh, analyste chez Bloomberg Intelligence, a avancé une fourchette de 15 à 20 milliards de dollars pour Chrome, qui revendique 3 milliards d’utilisateurs actifs.
À titre de comparaison, le navigateur Opera avait été vendu en 2016 pour 600 millions de dollars, mais sa part de marché était alors bien plus faible (2 % contre 66 % pour Chrome en 2025).
Qui pourrait racheter Chrome ?
La vente de Google Chrome poserait une équation complexe. L’acheteur idéal devra :
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Posséder une puissance financière importante,
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Ne pas être lui-même dans le viseur des régulateurs (ce qui exclut Amazon, Meta, etc.),
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Être en mesure de tirer parti de l’audience sans menacer l’équilibre concurrentiel.
Parmi les rares prétendants crédibles, certains évoquent OpenAI comme potentiel acquéreur, dans une optique de synergie avec ChatGPT et son modèle de monétisation.
Quelles sont les prochaines étapes de la procédure ?
Le juge Amit Mehta présidera, à partir du 21 avril 2025, deux semaines d’audiences pour examiner les solutions envisagées, dont la cession de Chrome. Une décision finale est attendue pour août 2025, mais Google a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait appel si les mesures proposées étaient entérinées (source officielle).
Conclusion
La vente de Google Chrome représenterait un tournant sans précédent pour l’industrie technologique. Si cette décision aboutit, elle marquera le premier démantèlement d’un acteur majeur des GAFAM. Le monde numérique pourrait alors être redessiné autour de nouveaux équilibres, avec des conséquences profondes pour la concurrence, l’innovation… et les utilisateurs.
